La part d’ombre de la Libération

Dans les pas de Louis Guilloux, un livre lève le voile sur la part d’ombre de la Libération

La Libération, la joie … En ce printemps et été 2024, la France célèbre avec éclat le 80^e anniversaire de cet événement qui mit fin à 4 ans d’occupation par les nazis. Sans faire injure aux libérateurs, cela ne doit pas faire oublier que les mois qui ont suivi le Débarquement de Normandie en 1944 ont été accompagnés de nombreux viols sur des Françaises.

Dans son livre OK, Joe ! , paru en 1976, l’écrivain Louis Guilloux parlait de son expérience comme traducteur au sein des troupes américaines après le Débarquement où il est notamment affecté aux procès pour viol de GI’s par des tribunaux militaires américains. Il remarque que « ceux condamnés à mort sont quasiment tous noirs », souligne Philippe Baron, auteur d’un documentaire éponyme sur ce roman, et d’un ouvrage, La part d’ombre de la Libération, qui vient de sortir chez Ar Collection éditions.

Dans son livre, il détaille quatre faits, viols et meurtres, commis dans l’Ouest. En retrouvant des témoins et descendants des victimes d’alors, Philippe Baron fait revivre toute une époque. On partage à la fois l’euphorie de la Libération et la dévastation des familles victimes des exactions des GI’s. Une infographie inédite permet d’identifier les lieux où les soldats condamnés à mort pour meurtres et viols furent pendus en place publique.

Les fidèles de Louis Guilloux apprécieront, en fin d’ouvrage, deux très beaux textes sur l’écrivain. L’un de Jean-Michel Le Boulanger, président d’Étonnants voyageurs. L’autre de Christian Bougeard, historien, spécialiste de la Bretagne sous l’occupation.

La part d’ombre de la Libération/Dans les pas du soldat Louis Guilloux (96 pages, 15 euros). On peut le commander près de l’éditeur, Yvon Lechevestrier, en lui envoyant un mail à … ylechevest (arobase) gmail.com