La Maison du peuple
Premier roman publié par Louis Guilloux, s’inspire de l’enfance de l’auteur pour évoquer les luttes engagées par les artisans et les ouvriers au début du XXe siècle pour obtenir plus de justice sociale. Pour accéder à la culture dont ils ressentent cruellement le manque, pour être libres, ils entreprennent de construire eux-mêmes une « Maison du peuple ». La déclaration de guerre en 1914 fera avorter leur projet. Ce bref roman traduit déjà les thèmes qui parcourront l’œuvre de Louis Guilloux : le souci de reconnaître à chacun le droit à la dignité, son horreur de l’injustice, son dégoût de la trahison, mais aussi sa tendresse et son admiration pour le courage et la ténacité manifestés par les femmes dans les situations douloureuses.
Le Sang noir
Signalé par Jorge Semprun, comme l’un des plus grands romans du XXe siècle, manqua de peu le prix Goncourt en 1935. Il traduit le malaise existentiel du professeur Merlin, surnommé Cripure (allusion à la Critique de la raison pure de Kant). Dans les vingt-quatre heures où se déroule l’action, Louis Guilloux reconstitue l’atmosphère d’une ville de l’arrière pendant la Première Guerre mondiale. On est en 1917 et la ville ressent tous les soubresauts du front: les familles frappées par la mort des leurs, l’arrivée des blessés et mutilés, le va-et-vient des soldats en permission puis renvoyés au combat . Parvient aussi en cette année l’écho des mutineries et de la répression qui s’ensuit. Et, au rythme de ces événements, se superpose la vie quotidienne avec ses mesquineries, ses conflits familiaux, ses rivalités professionnelles. Le microcosme ainsi dépeint traduit en fait une vision de la douleur universelle:les horreurs de la guerre, l’injustice sociale,la solitude de l’individu, trahi par l’amour et se défiant lui-même d’autrui. Cripure emprunte nombre de ses traits au philosophe Georges Palante, qui enseigna dans le lycée fréquenté par Louis Guilloux et fut son ami.
Le Sang noir fut adapté par Guilloux lui-même pour le théâtre sous le titre Cripure et la pièce fut créée en 1967 par Marcel Maréchal.
Le Pain des rêves
Ce roman est nourri des souvenirs d‘enfance de Louis Guilloux. Mais, si les conditions matérielles d’une famille pauvre, logée misérablement dans un quartier mal famé soulignent la rigueur de la différenciation sociale, le roman restitue le regard d’un enfant sensible à la chaleur du foyer, à la générosité et au courage du grand-père qui fait vivre les siens par son travail acharné, aux joies des spectacles de la rue, aux découvertes de l’école; et des personnages hauts en couleur comme la Tante Zabelle, Pompelune ou autres marginaux frappent aussi l’imagination de l’enfant. Le Pain des rêves a été couronné par le Prix Populiste.
Le Jeu de patience
Ce roman reçut en 1949 le prix Théophraste Renaudot, c’est une longue chronique qui fait surgir l’histoire de la ville de Saint-Brieuc selon une facture particulièrement inventive. Le récit en effet est constitué du journal du narrateur qui rapporte les événements contemporains mais aussi de souvenirs du passé, passé récent, passé lointain; intervient aussi un autre chroniqueur qui lui aussi s’intéresse à l’histoire de la ville. Ainsi revivent près de cent années au travers d’une foule de personnages de toutes conditions. On retrouve dans Le Jeu de patience plusieurs des héros du Sang noir ou du Pain des rêves.
La Maison du peuple, Paris, Grasset, 1927
Dossier confidentiel, Paris, Grasset,1930
Compagnons, Paris, Grasset, 1931
Souvenirs sur Georges Palante, Saint-Brieuc, O.L.Aubert, 1931
Hyménée, Paris, Grasset, 1932
Le Lecteur écrit, choix de lettres recueillies par L.Guilloux, Paris, Gallimard, 1932
Angélina, Paris, Grasset, 1934
Le Sang noir, Paris, Gallimard, 1935
Histoires de brigands, Paris, Editions sociales internationales, 1936
Le Pain des rêves, Paris, Gallimard, 1942
Le Jeu de patience, Paris, Gallimard, 1949
Absent de Paris, Paris, Gallimard, 1952
Parpagnacco ou La Conjuration, Paris, Gallimard, 1954
Les Batailles perdues, Paris, Gallimard, 1960
Cripure, Paris, Gallimard, 1967
La Confrontation, Paris, Gallimard, 1967
La Bretagne que j’aime, racontée par Louis Guilloux et légendée par Charles Le Quintrec,
photographiée par Pascal Hinous, Paris, Editions Sun, 1973
Salido, suivi d’O.K. Joe!, Paris, Gallimard, 1976
Coco perdu, Essai de voix, Paris, Gallimard, 1978
Carnets 1921-1944, Paris, Gallimard, 1978
Grand Bêta, Paris, Gallimard, 1981
Carnets 1944-1974, Paris, Gallimard, 1982
L’Herbe d’oubli, texte établi par Françoise Lambert, Paris, Gallimard, 1984
Vingt ans ma belle âge, nouvelles, Paris, Gallimard,1999
Labyrinthe, Paris, Gallimard, 1999
Le Pain des rêves
Le Sang noir
Salido, suivi d’O.K. Joe!
Coco perdu
La Maison du peuple
Compagnons
Dossier confidentiel
Hyménée
Angélina
Prigent Edouard : Louis Guilloux, P.U.B., 1971
Bourlès Jean-Claude : Louis Guilloux, les maisons d’encre, Christian Pirot, 1997
Loisel Yves : Louis Guilloux, biographie, Coop Breizh, 1998
Pelletier Yannick : Des ténèbres à l’espoir, Louis Guilloux, An Here, 1999
Godard Henri : Louis Guilloux, romancier de la condition humaine, Gallimard, 1999
Pelletier Yannick : Louis Guilloux et la Bretagne, Blanc Silex, 2004
Sylvie Golvet : Compagnons en classe est un document pédagogique destiné à accompagner l’étude de Compagnons.
Disponible au Pain des rêves , au C.R.D.P. Bretagne à Rennes, au C.D.D.P.22 à Saint-Brieuc.
Sylvie Golvet : Louis Guilloux devenir romancier
Collection Interférences aux Presses Universitaires de Rennes
Alice Kaplan : L’Interprète, Gallimard, 2007 – traduction : Patrick Hersant
Alice Kaplan : Dans les traces d’une cour martiale américaine en Bretagne en 1944, traduit de l’anglais (américain) par Patrick Hersant. Alice Kaplan, universitaire aux Etats-Unis, a d’abord publié une traduction d’OK, Joe !, puis mené cette enquête sur le fonctionnement de la cour martiale où Louis Guilloux avait exercé en tant qu’interprète.
Actualité de Louis Guilloux, Nouveau Théâtre National de Marseille, 1977
Pelletier Yannick, Thèmes et symboles dans l’œuvre romanesque de Louis Guilloux, Klincksieck-Presses Universitaires de Rennes II, 1979
Pelletier Y, (direct.) Louis Guilloux, Plein Chant, 1982
Jacob Jean-Louis, Louis Guilloux romancier du peuple, Noroît, 1983
Jacob J.L, (direct) Louis Guilloux, colloque de Cerisy, Calligrammes, 1986
Louis Guilloux, le sang noir, Roman 20-50, Lille III , 1991
Pelletier Y, Louis Guilloux, de Bretagne et du Monde, mémoires d’un responsable, Bibliothèque des Côtes d’Armor, 1994
Pelletier Y, (direct.) Le Mal absolu (colloque L.Guilloux et la guerre), Folle-Avoine/Ville de Saint-Brieuc, 1995
Godard Henri, (direct.)Louis Guilloux, Dix-neuf/Vingt, 1997
Redfern Walter, Louis Guilloux, Ear-witness, Ropopi, Amsterdam, 1998
Louis Guilloux, homme de parole (catalogue du Centenaire), Ville de Saint-Brieuc, 1999
Dossier Louis Guilloux, Europe, 1999
Pelletier Y, Louis Guilloux, Ministère des Affaires étrangères –ADPF, 1999
Regards sur Louis Guilloux, Ville de Saint-Brieuc, 1999
Louis Guilloux, Cahiers du CERF, UBO, Brest 2004
Cahiers Louis Guilloux-Bibliographie, Folle-Avoine, 2004
Louis Guilloux et le Voyage, Société des Amis de Louis Guilloux, Saint-Brieuc, 2006
L’atelier de Louis Guilloux actes du colloque de Cerisy d’octobre 2010 sous la direction de Madeleine Frédéric et Michèle Touret – Presses Universitaires de Rennes 2012.
Actes des Rencontres Louis Guilloux , Saint Brieuc 20 et 21 octobre 2012 : Des amis, des compagnons au coeur de la création littéraire, édités par la SALG, juin 2013.
Correspondance Camus/Guilloux, 1945-1959, édition établie, présentée et annotée par Agnès Spiquel-Courdille, Gallimard , septembre 2013.
Le Sang noir, textes choisis et arrangés par L. Guilloux et Y. Pelletier, lus par L. Guilloux ; CD 001, Coop-Breizh, 1994